Critique de film
5 ans déjà que je n'avais pas remis les pieds dans une salle de cinéma ! Une longue période me direz-vous. Non, pas tant que cela. Les films ne m'ont pas manqués, je reste plutôt passionner de lecture et de grands espaces. L'idée même de payer 8 € pour être cloitré dans une salle noire me donne de l'urticaire... Mais sur les conseils d'un ami suédo-américain, j'ai décidé de faire une exception et d'aller voir Le Secret de Brokeback Mountain réalisé par Ang Lee (Tigre et Dragon - 2001)...
C'est bien, très bien même si je ne suis pas sûr que cela ait mérité le Lion d'Or à la 62° Mostra de Venise... à part le fait que cela porte sur un thème politiquement correct actuellement : l'homosexualité.
La salle n'était pas pleine, mais le public était déjà acquis à sa cause. Beaucoup de couples homos, on faisait un peu "tâche" mes amies et moi-même...
Sans dévoiler l'histoire et sa fin, cela traite d'une amitié entre deux cow-boys, amitié qui insidieusement se transforme en une idylle amoureuse...
On aime :
- les grands paysages et les espaces verdoyants du Wyoming
- le ton juste et pudique du réalisateur
- le jeu de caméra et du cadrage sur les chapeaux et les jambes des acteurs
- leur histoire d'amour, simple, viril, loin de l'image Cage aux folles dont les journalistes rafolent
- le choix des acteurs, le sourire timidement charmeur d'Ennis
On aime pas :
- que la version originale ne soit pas disponible dans ma Ville
- la première scène où ils franchissent le cap, cela ressemble plus à de la "proxi-sexualité" qu'à une histoire d'amour
- les clichés homosexuels : enfance sans parents pour Ennis, la moustache VillagePeople-like de Jack, l'esprit infidèle des gays
- qu'ils ne mangent que des pois en montagne... je les plains pour la suite...
- la scène du massage des pieds (je suis podophobe !)
- la fin, mais c'est très subjectif
On m'avait conseillé le double paquet de Kleenex, je n'en ai pas eu finalement besoin... On a quelques pincements au coeur, on se projette dans les personnages, dans l'époque... On comprend la douleur de l'épouse d'Ennis, on hait l'homophobie latente.
On m'avait annoncé un chef-d'oeuvre, c'est seulement un bon film. J'ai passé une bonne soirée, terminée autour de tapas pour un debriefing entre amis sur nos impressions, nos sentiments face à l'homosexualité, la bisexualité, l'homophobie, l'homoparentalité, etc... Les avis divergent mais la discussion est constructrice.
A aller voir tout de même.