Double première fois !
Sur le modèle de Fcrank (en espérant ne pas le froisser devant ce plagiat, mais « l’Elève est loin de dépasser le Maître »), je vais vous conter ma double pénétration (oups, erreur de frappe, c’est Ron qui la raconte le mieux. Plus dix places chez Google !) première fois de cette journée.
19 H, début de la conférence de psychiatrie. Première « première fois ». Premier cours de psy (module validé en Suède), première colle aussi, première rencontre pédagogique avec un psychiatre. Ca vaut le détour !
Je me rends compte surtout des méfaits de mon absence scandinave. Dr G. est génialement doué, brillant pour rendre attractive, intéressante et compréhensible une matière obscure, loin des protocoles codifiés de cardiologie ou d’urologie. Et en plus, il est mignon. Tempes grisonnantes, chevelure blonde, petite barbichette un brin libertine, vêtements djeuns…
Mais ce qui me surprend, c’est sa capacité à nous cerner. Il n’est pas là seulement pour nous faire partager ses connaissances, c’est un spectacle à lui tout seul, un psy en action, un vrai, un beau tout neuf !
Son sourire se fige, il nous observe, nous écoute, nous épie. Rires immotivés, regard en quoi, il ne quitte pas sa couverture professionnelle. Il lance quelques remarques : J. est obsessionnel, S. passive dépendante… Comment arrive-t-il à si bien discerner nos personnalités en un clin d’œil ?
Même s’il se trompe sur mon compte (« pervers polymorphe, obsessionnel et narcissique »), il est époustouflant. Un peu hystérique, il théâtralise ses gestes, se penchant sans mégarde sur sa feuille tombée à terre, pour nous donner une jolie vue sur son postérieur nu, non recouvert du tissu réglementaire qu’est le caleçon, boxer ou slip. Il rend la psy accessible, joue les patients et les compare à des héros de séries télé. On commence par Clara Sheller, on finit par Arnold et Willy et il citera de nombreux films primés à Cannes (mais mes connaissances cinématographiques sont bien piètres, je ne connais que Tanguy et les personnages de Brokeback Mountain !).
J’ai adoré, j’ai bien ri, et j’ai appris beaucoup… en attendant le mois prochain et le début du stage…
22 H – 22 H 30, je sors. Vitres gelées, bougies toussotantes, 106 encore réticente à quitter le parking de la fac. Je raccompagne E. jusqu’à chez lui. Dernier rond-point avant son domicile, le brave policier sort de je-ne-sais-où et gesticule devant moi, m’obligeant à m’arrêter. Il en a de la chance que je l’ai vu au dernier moment, sinon il passait sous mes roues l’imprudent ! « Contrôle de police. Permis de conduire et papiers du véhicule ».
(Petit conseil, je glisse toujours ma carte de groupe sanguin dans mon permis. Ca surprend souvent les gendarmes. Je m’explique alors – s’ils n’ont pas vu le caducée – « Vous savez, aux urgences, on aime bien savoir le groupe quand un patient arrive après un AVP… »)
Pas de formule de politesse, ça risque de l’étouffer.
Je n’ai rien contre le métier des agents de l’ordre public (un dans la famille), je les admire même et on a souvent besoin d’eux aux urgences. Mais je déteste leur manque de politesse, de courtoisie.
« Vous avez bu ? »
Bien sûr que non, je sors de l’hôpital. Mais c’est vrai que mon côté Beatles (petit aparté, Achille avait son talon. J’ai la chevelure esculapienne. Pas de coiffeur avant le concours… J’ai d’autres gri-gri mais je ne les révèlerai pas tout de suite) ne plaide pas en ma sobriété.
Deuxième « première fois » : je souffle dans le ballon. Négatif bien sûr.
« C’est bon. Circulez. »
Je repars, sans codes. Nouvelle arrestation. Sans frais.
Etes-vous comme moi ? Avez-vous peur du gendarme ? Même si vous n’avez rien à vous reprocher… Quoi que…