Mon premier CD
Mes goûts en matière de musique n’intéressant sûrement personne (surtout que je ne sais toujours pas mettre en lien des fichiers mp3), je ne vous parlerai pas ici de mon premier compact-disc (single offert par Quick pour tout achat d’un menu Giant ! ou l’album de Tonton David que je crois n’avoir jamais entendu en entier).
Mais mon premier Courte Distance. Ou DO. Distance Olympique.
Reprenons dès le début. Je ne suis licencié en triathlon que depuis novembre. Avant, j’avais essayé le football – comme tous les garçons de mon âge, mais je n’y ai jamais brillé – puis la natation à partir de la 4° année de médecine. Histoire de décompresser. De changer d’environnement.
J’ai goûté au plaisir du triple effort grâce à mon entraîneur de natation. J’ai donc essayé trois « découverte » avant de prendre une licence.
Le triathlon, comme tout sport d’endurance, demande de l’entraînement, de la régularité, de la discipline. Difficile de tout concilier avec les études. Je ne participais donc jusqu’à l’internat qu’aux séances de natation, réservant mon once d’énergie supplémentaire pour de rares expéditions nocturnes dans les bois, frontale bien calée. Pour oublier les conférences, les stages, la pression. Pour gérer le stress. A ma façon.
Mais depuis la fin des épreuves et l'annonce des résultats, et sous les ordres de mon équipe, j’ai intensifié mes sorties, musclant mes séances (et mes quadriceps mais pas en flânant à Lisbonne). Pour tenir le coup. Car la distance « officielle » est 1,5/40/10. 1500 m dans l’eau. 40 kms en selle. 10 kms à pied.
Et le club, en nous faisant bénéficier d’une licence bon marché, souhaite nous voir nous engager sur plusieurs courses. Pour faire briller notre maillot, notre club, notre ville.
Après une semaine toujours aussi trépidante en réanimation, des nuits qui s’accumulent en géronto-psychiatrie, la fatigue se faisait sentir et je n’avais vraiment pas envie de me rendre à Yssingeaux, en Haute-Loire (43) pour le traditionnel Triathlon des Sucs.
Dans le magnifique cadre du Barrage de la Valette, source d’eau potable pour les agglomérations yssingelaise et stéphanoise, mais sous un temps médiocre et un vent du Nord à décorner les boeufs, nous nous rendons sur le site vers midi. Deux équipes. 10 personnes.
L’entraîneur donne ses dernières consignes. Comme c’est mon premier CD, il ne me parle pas trop, déjà qu’il m’a mis la pression, en espérant que je ne sois pas perclus de crampes. Il se concentre sur les 5 meilleurs. Car il aimerait une place par équipe, basée sur le temps des 5 premiers.
14H30. Dernier briefing avec les arbitres. Le parc à vélo est fermé, les triathlètes – qui, définitivement, sont des mateurs professionnels, à zieuter l’huile de l’un, les chaussures de l’autre... - en combinaison complète (vu la température de l’eau) sauf la mienne qui est sans manche. Pas le temps de s’échauffer. Quelques longueurs dans l’eau potable. Mais avec beaucoup de matière en suspension à cause de l’orage de la nuit.
Je m’élance en dernière position, évitant ainsi la bagarre initiale. C’est parti pour 1500m de crawl. Deux boucles de 750m. Avec des bouées rouges minuscules. La natation est pourtant ma discipline favorite mais je n’arrive pas à trouver le rythme, ni la bonne trajectoire. Peur de m’épuiser.
Je sors en 24 minutes. Loin du premier qui a bouclé la natation en 18 minutes !
La transition est longue et difficile. J’ai prévu de me sécher, d’enfiler des chaussettes. Et je perds un temps énorme. Surtout que mon moteur est un Diesel et que la grande carcasse ne commence à se mettre en route qu’une fois bien lancée !
Je m’élance donc en vélo, sur ma nouvelle monture, dont j’ai fait l’acquisition vendredi dernier et que je n’ai pas eu le loisir de tester. Erreur monumentale ! Les pédales automatiques sont une découverte. Et je dois m’arrêter pour les enclencher. Mais le Giant OCR 3.0 est un vélo à ma taille, et je trouve rapidement de bonnes sensations, ce qui ne m’est jamais arrivé à sur une selle.
Je perds peu de temps sur ce terrain pour grimpeur où ma taille n’est pas un défaut. Pour la première fois, je double même dans la dernière ascension quelques triathlètes, sans drafter. Et je rattrape un de mes coéquipiers dans la dernière descente. 40 kms bouclés en 1H29.
La transition est encore une fois mauvaise mais je m’élance frais et dispo (en ayant pensé à bien m’hydrater malgré le froid, mais sans trouver la possibilité de me nourrir, une dysphagie aux solides me rendant nauséeux) pour les deux boucles de course à pied. Les premiers sont déjà bien loin mais je sais que je peux faire un bon temps. Malgré l’inexpérience et le manque d’entraînements. Car les jambes répondent. Le terrain accidenté convient à mes grandes enjambées et je fais une belle remontée.
Je conclus ce premier triathlon en 2H27 en 40° position, à 18° du premier (un Russe). Mais surtout je termine quatrième du club. Grosse surprise. Félicitations du Coach, qui me loue de qualités, me forçant à plus m'entraîner et à faire plus de courses (le problème réside dans le fait que mon prochain de ibre n'est que le 23 septembre) ! Je permets ainsi au Club de terminer sur la troisième place du podium... Et d’empocher par la même occasion ma première prime...
Sous réserve du contrôle anti-dopage inopiné... Et comme à tout contrôle de gendarmerie, même si on est sûr de n’avoir pas bu et que la 106 vient juste de passer le contrôle technique, on a peur des résultats. Verdict dans 5 semaines.
Mais quel bonheur d’être sur le podium – sans tenue officielle -, en compagnie de Patrick Bringer (Montluçon), l’un des tous meilleurs Français sur le Longue Distance.
La journée s’est terminée autour d’un convivial repas à base de soupe aux choux, idéal pour le transit après un tel effort. Dans une ambiance scandinave car mon voisin de table était suédois. Que de souvenirs remontés à la surface de mon iceberg cérébral...