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De retour de Suède !
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28 mai 2007

Feignasse !

Fain_antChondre aura su, par son dernier commentaire, me remettre en selle alors qu’il aurait pu me désarçonner. Une fille avait trouvé les mots justes mais il me fallait un appui masculin.
Je pensais sincèrement ne plus me servir de ce lieu intime pour évoquer mes vagues à l’âme, mes coups de gueule, mes délires, mes plaisirs... J’avais peur aussi de perdre le fil de mes histoires, de m’échouer dans des détails qui n’intéressent que moi, dans une prose qui n’est plus si aisée.
La fin de l’aventure hellcatienne prouve encore une fois que l’on ne peut pas être anonyme sur la blogosphère et que toute opinion, en public, n’est pas bonne à dire.

Pour revenir à nos moutons, qui doivent brouter de l’herbe bien verte vu la pluie tombée ces derniers jours, je ne suis pas feignasse. Débordé, désabusé, un brin pessimiste et sans illusion mais absolument pas oisif et paresseux.

(i) À l’hôpital, les journées se suivent et le travail s’amplifie. Ma vie d’interne en gynécologie semblait léthargique à côté de ce que je vis en urologie. Arrivé à 7 heures pour une rapide visite, le staff commence dès 7H30. Le bloc débute à 8 heures pétantes et la pause n’intervient que vers 20 heures, avec le déjeuner qui passe le plus souvent à la trappe. S’ensuit alors, entre bibliographie, staff et autres présentations protocolaires, la contre-visite qui s’achève vers 22 heures.
Les gardes, non payées, varient, mais si le malheur s’abat sur vous, le prélèvement multi-organes vous tient éveiller jusqu’au lendemain, pour une intervention de 10 heures environ.
C’est sûr que la fainéantise me définit. Je dépasse allégrement les 100 heures hebdomadaires, sautant ici et là les repas, envoyant mes externes poster mon courrier ou faire des courses.
Ce qui m’effraie dans tout cela, c’est le malaise qui règne parmi mes co-internes. Pas le sentiment des infirmières qui protestent pour une revalorisation de leurs salaires. Ce qui m’alarme, c’est :
- d’être moins bien payé quand je fais une garde que je remplaçais comme infirmier
- d’avoir le sentiment – partagé – de sacrifier une jeunesse que je ne pourrai pas rattraper
- de ne pas pouvoir partir en vacances faute de personnel. Adieu le Québec !
- de déclarer aux impôts 2758 heures de travail à un salaire horaire inférieur à 5 €
- d’avoir mes anciens collègues au téléphone et me rendre compte que la plupart jette l’éponge, s’orientant vers de la santé publique, de la psychiatrie ou de la radiologie, pour privilégier, comme la plupart des citoyens, une vie saine en famille.

(ii) En près de six semaines, j’ai effectué trois déménagements/emménagements. Découvert ainsi que vivre seul n’est pas si simple, qu’il faut savoir aussi bien manier le tournevis et la perceuse que le bistouri. Les cartons sont encore à moitié pleins, le ménage est fait rarement et le repassage s’accumule, jusqu’à cacher le fauteuil pong si gentiment légué. Des réparations sont prévues mais encore faut-il que les magasins de bricolage soient ouverts la nuit. Espérons que j’aurai le même talent que certains pédébricoleurs.

(iii) J’avoue tout de même flemmer du point de vue sportif. J’ai raté le triathlon d’Echirolles pour cause de déménagement, je louperai celui de Paris pour cause de garde. Lulu y sera-t-il ? Je n’avais pas chaussé les baskets depuis huit semaines et j’ai découvert, en deux nocturnes, les joies des chemins de Vincennes. Les jambes sont lourdes, le souffle pas si court que prévu.

Reste maintenant à alimenter mes relations amicales. Je sens, même si cela est subtil que je m’éloigne de mes amis. Par manque de temps, les liens se dénouent. Les coups de téléphone se font rares, les mails s’amenuisent. Ma famille reste discrète aussi.
Ce fichu temps, ou est-ce mon incapacité à garder une relation, aura eu raison d’une tentative d’idylle avec un bel interne. Tout avait bien commencé, trop bien sûrement. Il a souhaité arrêter. Même pas eu le temps d'avoir des morpions. Et le fainéant que je suis n’a rien fait pour la continuer.
Maintenant, Mika ne me laissera plus indifférent. Mais cela est une autre histoire.

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Commentaires
D
ouaou j'suis trop impatiente!!!!<br /> moi j'vais garder mes douces utopies!!!<br /> <br /> courage!!<br /> j'arrive bientot pr faire le menage!
E
Ioio > La concierge portugaise ?<br /> <br /> Nat > C'est ce que je leur fais croire...<br /> <br /> Serillo > Plus prenant mais plus plaisant. Pour le moment, jusqu'à atteindre la saturation. C'est comme les cours. Courage <br /> <br /> Fcrank > Content de te relire aussi<br /> <br /> Shayalone > Je craque souvent, les patients en frémissent aussi
S
j'en frémis d'horreur! bravo! il en faut des comme toi!
F
content que tu sois de retour !
S
Et sinon la chirurgie ?<br /> <br /> ;)<br /> Je retourne à mes cours...
De retour de Suède !
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