Travailler plus pour gagner...
Il y a fort longtemps que je n'ai pas écrit sur ces pages virtuelles qui m'ont pourtant bien soutenues et aidées à passer des caps difficiles.
Je le regrette car les échanges qu'elles m'apportent n'ont rien à envier à mon nomadisme social parisien.
Voici deux mois que j'ai encore une fois changé d'orientation sexuelle professionnelle et après une phase naturelle d'honey moon, le rideau magique se retire - comme sur les éphèbes danceurs de West Wide Story - et laisse place au doute et à la surprise.
La chirurgie pédiatrique est un rêve de gosse, initié par un Coissou trop souvent hospitalisé, charcuté, intubée, pansé...
Au delà des enfants, il faut voir plus loin. Les parents, la responsabilité, et la spécialité en elle-même.
Elle demande beaucoup mais à quel prix ?
En terme d'horaire hebdomadaire, je ne dépasse plus le 7-23 H d'urologie adulte mais les gardes sont bien plus fréquentes et loin de tout repos, avec un repos dit de sécurité jamais appliquée, devant le manque d'internes, voire d'autre personnel (l'interne remplace très bien une IBODE quand celle-ci est en vacances).
Les vacances sont difficiles à prendre, les week-ends tranquilles au fond d'un pieu non envisageables, toujours sur la brèche hospitalière et universitaire (la pression des DES, DESC, DU, dissection, confs, cours, articles, études, staffs, congrès.. nous rappelle à l'ordre).
Ce qui reste alors, c'est d'être heureux de lire sa fiche de paie, de savoir que les étudiants les mieux payés de France le restent encore. Ceci est faux. Archi faux.
Une garde est facturée 105 € alors que mes remplacements IDE lors de mon externat me rapportait 120 €.
Mais mon pouvoir d'achat diminue bien plus quand une garde sur deux n'est pas payée, lorsque l'hôpital en question avec ses 38 millions de déficit fait le sacrifice de ces internes.
800 € de moins sur un salaire n'est pas négligeable et doit me faire passer dans une tranche d'imposition des non imposables... Mon idée d’investir dans l’immobilier parisien s’envole...
Monsieur Bruni préconise de travailler plus pour gagner plus.
Sur le terrain, c'est le contraire....