Etats d'âme, tas de larmes...
Post sans intérêt, purement exutoire d'une boule qui m'opprime la poitrine depuis hier, qui m'énerve, m'angoisse, me déprime. Post en rapport avec ces satanées études de médecine, les examens qui s'y rapprochent, l'oral du CSCT d'hier...
Je sais bien et je me le répète souvent tel un leitmotiv pour garder confiance, tel un alpiniste à quelques mètres d'un sommet himalayen difficile, que les examens sont une barrière nécessaire mais non insurmontable à l'obtention d'un diplôme. Je tente de gérer ce fameux stress, je fais du sport, m'aère l'esprit (ou perds-je du temps alors ?) par Internet, par la lecture...
Mais la journée d'hier a été catastrophique. Réflexion purement égoïste et sans valeur alors que ce n'est qu'un oral sans intérêt (certes, le dernier à la faculté de médecine), que d'autres souffrent plus que moi, que d'autres gèrent des situations plus ardues... Tant pis, je me sens pas bien, j'écris...
Donc, arrivé à 15 H 25, les examinateurs ont près de 45 minutes de retard, génial...
Sujet tiré au hasard (je suis l'avant-dernier, j'ai peu de choix) : de la dermato, super !!! Encore une spécialité qui ne devrait même pas figurer en médecine... Bien sûr, je ne suis pas passé dans ce service. Je ne connais le chef que par ses cours. Il est normalement cool.
10 minutes de préparation. Je pense avoir trouvé les réponses au cas clinique : un eczéma de contact post-application d'une crème à base de plantes avec photosensibilisation chez un enfant de 7 ans auto-médiqué par sa mère avec du mercurochrome. Ma prise en charge me semble correcte.
Je suis convoqué devant le jury : 3 professeurs alignés devant moi (un réanimateur et un interniste).
Le dermatologue est surpris car c'est le même cas clinique que la dernière étudiante ("problème de copier-coller" me lance-t-il, comme si son incompétence informatique m'intéressait...).
Il décide donc de le modifier...
Pendant que les deux autres discutent du match de ce soir et de leur dernière patiente en commun, le dermatologue m'envoie dans les catacombes de mes connaissances, me fait rétrécir jusqu'à ne plus être visible, me rend ridicule... Et il semble jouir de ses questions.
Extraits : rôle du soleil sur la peau, l'immunité cellulaire ; compositions des rayons du soleil (souvenirs de terminale) ; indication de la puvathérapie ; physiopathologie du psoriasis ; indication de la prescription d'anti-histaminiques... Réponse : je sais pas, je sais pas, aucune idée, aucune idée.
Ah si les anti-histaminiques ! Dans le prurit !
BIEN ... Chez l'enfant ?
Oui, de la Polaramine dans le doute...
Oui, mais pourquoi utiliser un anti-histaminique dans une pathologie sans libération d'histamine (en l'occurrence, on était reparti sur un eczéma) ? Rappelle moi la classification de Gell et Coombs !!!
La deuxième question aurait été peut-être plus simple, mais j'avais perdu tous mes moyens.
Méningite aux urgences que faire ?
Bon, euh, examen clinique à la recherche....
Non, il me coupe. Que faire ? Tout de suite, molécules, posologie, etc...
Pourriez-vous m'indiquer le sexe, le poids, les antécédents, la présence d'un purpura ?
Non me rétorque-t-il, car la prise en charge est toujours la même...
Je n'emmènerai pas mes futurs et hypothétiques enfants dans son service...
Je sors, m'effondre dans la voiture. J’ai été nul, minable, une nouvelle fois. Mon ambition s'amenuise au fur et à mesure que la date fatale approche...
Et j'ai été égoïste, j'ai coupé mon portable, en oubliant que la grand-mère de ma meilleure amie était aux urgences et qu'égoïstement, je dormais seul dans mon lit...