Judiciarisation de la médecine
En début d'année, une compagnie d'assurance annonce qu'elle refuse, à partir de l'année prochaine, d'assurer les gynécologues-obstétriciens... Notre profession est stigmatisée négativement actuellement par les médias, nous taxant de tous les maux de la société, uniques responsables du déficit de la Sécurité Sociale, de l'état sanitaire en déclin de la France. Nous sommes donc nuls, incompétents, irresponsables. Juste le fait de prendre les transports en commun pour se rendre compte de l'image de la médecine et de ses serviteurs, qui s'en mettent plein les poches avec leur dépassement, qui ne savent pas parler, guérir, soulager, toujours en vacances, jamais remplacés ; urgences débordées, praticiens surchargés... La liste est longue et exhaustive...
Il y a deux semaines, le Quotidien du Médecin rapporte qu'un médecin généraliste a été condamné à verser 60 000 euros à une patiente myope à laquelle il avait délivré un certificat de non-contre-indication sportive et qui a perdu un œil à la suite de séances de boxe américaine. Le tribunal a estimé qu’il avait commis l’erreur de ne pas l’avoir prévenue des risques qu’elle encourait en pratiquant ce sport...
J'ai toujours l'habitude de soutenir mes pairs, de déclarer que notre métier est dur, difficile, exigeant. Mais cette fois-ci, je ferai une exception à la règle. Car c'est vrai que parfois nous sommes fautifs.
Le certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive n'est pas un certificat obligatoire, dans le sens où tout médecin est obligé de le remplir dès la demande de son patient. Il a le droit de refuser s'il ne sent pas capable d'être optimal dans son examen clinique.
Les médecins du sport aiment à répéter que ce certificat ne devrait délivrer que par eux-mêmes. C'est la raison pour laquelle ma licence de triathlon est signé de la main d'un expert après examen complet et ECG et hémogramme à l'appui (au cas où je décéderai sur une course, en plein milieu d'un lac...).
C'est particulièrement vrai pour la plongée sous-marine, l'alpinisme et l'escalade et les sports de combat.
Voilà ce que l'on peut lire sur le site de la Fédération Française de Boxe :
- examens obligatoires : consultation ophatlmologique annuelle, et pour les plus de 30 ans, ECG et angioIRM (cérébrale je suppose)
- contre-indications absolues : chirurgie intraoculaire et réfractive, amblyopie (acuité inférieure à trois dixièmes avec correction), myopie supérieure à 3,5 dioptries.
Sans commentaire !