Un nouveau Garfield ?
Le début de l’année avait été marqué par l’affaire Garfield, du pseudonyme de ce proviseur injustement mis au placard pour son blog où il « aurait évoqué sa vie professionnelle et privée ainsi que son homosexualité ».
Voilà qu’un autre fait d’actualité met en relief l’homophobie latente qui règne dans notre société.
Suite à un article dans Têtu, je me suis penché un peu plus sur l’histoire d’Hervé Divet, amicalement congédié du Parti Radical (j'imagine qu'au PS, Ségo ne serait pas capable d’agir de la même manière...) pour un penchant un peu trop efféminé.
Pourtant, ce personnage public fait tout pour animer une ville qui, depuis longtemps, véhicule une image bien terne, grise et sans saveur, où même l’Infirmier des Stars refuserait de dédicacer son premier ouvrage.
Mais son histoire est consternante. Cofondateur de l’excellent festival du film gay et lesbien Face à Face, le fait qu’il assume son homosexualité lui est reproché.
Pas assez politiquement correct.
Pas assez proche de son électorat.
Trop pédale, tarlouze, queer... pour plaire à la population locale, qui repousse les homos à draguer (entre autres) sur des parkings glauques et peu fréquentables.
Dégoûtant, abjecte, ignoble, infâme. Peu d’adjectifs pour décrire mon sentiment et mon désarroi.
N’hésitez pas à lui laisser un message de soutien via son blog ici...
Une lettre adressée à Mr Michel Thiollière, maire de Saint-Etienne par Mr Hervé Divet, responsable des Jeunes Radicaux de la Loire :
Cher Michel,
Malgré le soutien que m’apporte quotidiennement les Jeunes Radicaux de la Loire et la direction nationale des Jeunes Radicaux, je constate que la direction départementale du Parti Radical m’empêche de mener à bien mon action politique.
Lors d’une réunion interne du 9 octobre 2006, Agnès Chanal Présidente départementale du Parti Radical, m’a demandé de ne plus communiquer publiquement et de mener des actions uniquement sous l’ordre de la direction départementale du parti et du cabinet du Maire de Saint-Etienne.
Elle m’interdit désormais de me rendre dans les Ministères, même sur l’invitation d’un Ministre car « je n’y serais pas à ma place ». Elle me reproche d’être impliqué dans une association de soutien au plan de cohésion social initié par Jean-Louis Borloo et de communiquer sur mes activités annexes. Je n’en ai qu’une, je suis membre fondateur du comité d’organisation du festival « Face à Face » (Les rencontres du film gay et lesbien de Saint-Etienne).
Cette attitude confirme, et je le déplore, le sentiment qui est le mien depuis de longs mois, lorsque Madame Chanal m’a conseillé « d’adopter une attitude moins efféminée ».
Il est désormais évident que vous souhaitez être représenté par un jeune qui soit hautement diplômé et/ou fortuné et hétérosexuel.
Enfin, fait d’une extrême gravité, la direction du Parti Radical a annulé, sans me prévenir, l’émission de radio à laquelle je devais participer ce mardi 10 octobre 2006 au matin en mon nom propre et au nom des Jeunes Radicaux.
Ce procédé, ainsi que les agissements décrits plus haut sont intolérables en démocratie et en République. Ils sont dignes du stalinisme ou de toute autre dictature.
Le dialogue interne n’étant plus envisageable dans de telles conditions, je vous demande publiquement, Monsieur le Sénateur-Maire, cher Michel, d’apporter un vif et complet démenti à mes propos.
En conséquence, je vous invite à renouveler, à mon égard, votre entier soutien à l’action dynamique que je mène à la direction des Jeunes Radicaux de la Loire.
Si telle n’est pas votre réponse, je me réserve le droit de démissionner ou non de mes fonctions et d’avoir recours à toutes les procédures démocratiques internes ou externes qui sont à ma disposition.
Dans l’attente de votre réponse, je continue d’apporter mon soutien à l’action municipale que vous menez avec succès et à partager, si elles sont toujours vôtre, les valeurs radicales.
Hervé Divet
Responsable départemental
Délégué national