Emétisant
Entre une urgence et un bloc.
Le staff.
Un cas parmi tant d'autres et vient alors la question de l'homoparentalité, situation que nous rencontrons parfois.
Et qui fait fureur dans la course à l'Elysée.
Et dans la salle de réunion.
Il me harcèle depuis le début. Il ne m'aprécie guère, que ce soit pour mes compétences médicales ou pour mes opinions personelles que je ne m'amuse pas à dévoiler.
Sa phrase me revient encore en tête : "Le désir de maternité ou paternité chez les homosexuels n'est qu'un symptome de gravité de leur pathologie".
Le pire est à venir et je ne me souviens d'aucun de ses arguments.
Le pire aussi est le soutien qu'il a obtenu parmi les sage-femmes, infirmières et internes.
Le pire est qu'Il pense que sa pensée est synonyme de tolérance.
Le pire est qu'encore une fois je n'ai pipé mot, je me suis tu, tête baissée, oreilles rouge et veine faciale proéminente.
L'ulcère est revenu. Je ne supporte plus aucune de ses remarques. J'ai vomi ses pensées émétisantes.
Et je suis allé manger seul à midi. Mais Il est revenu à la charge. Même plus la force de lui répondre.
Il aura réussi à me faire détester ce que représente les médecins, notre spécialité, l'hôpital. Je n'ai qu'une envie : arrêter la gynécologie, partir de cet établissement. Et mes rêves de castration sont de plus en plus récurrents.
Amen...